À l’approche du Sabay Festival qui se déroulera le dimanche 24 avril 2022, nous mettons aujourd’hui à l’honneur une association qui a beaucoup fait pour la communauté khmère dans les années 2000 : l’association Les Jeunes Khmers (LJK).
Il y a 20 ans, LJK menait de front différents événements auprès de la communauté asiatique et autre, afin de promouvoir la culture cambodgienne auprès des jeunes cambodgiens en France. Leur volonté ? Faire perdurer l’histoire du Cambodge, ses traditions, coutumes, auprès des plus jeunes, et permettre aux plus anciens de se retrouver et de se remémorer des souvenirs.
LJK, c’est une famille. Si l’association n’est plus active aujourd’hui, ses membres gardent encore un profond attachement à ce qu’ils ont créé, et gardent tous contact les uns avec les autres.
Le Sabay Festival, c’est aujourd’hui la continuité de ce qui avait été fait avant : un retour à la Pagode de Vincennes, entre amis et/ou en famille, à jouer, manger, et vivre des moments de partage en convivialité.
Nous donnons aujourd’hui la parole à Borane, membre active puis Présidente de l’association LJK dans les années 2000.
« C’est après mon premier voyage au Cambodge en 2001 que j’ai rejoint un collectif de jeunes khmers pour participer à défendre notre identité territoriale et nos origines en favorisant la promotion de la culture khmère auprès de la jeunesse cambodgienne. Ce collectif est devenu une association loi 1901 le 31/10/2002, ce qui a permis de monter des projets de solidarité avec le Cambodge, d’organiser des actions culturelles pour la transmission aux jeunes générations notre culture cambodgienne, préserver notre patrimoine tout en valorisant la jeunesse.
Ainsi, pour se démarquer des autres, nous avons mis en place des soirées d’élections Mister khmer, des soirées jeunes talents khmers mais aussi des journées de jeux populaires du nouvel an khmer devant la pagode de Vincennes. Une ambiance du pays planait lors de ces jeux fédérateurs de générations.
Mon rôle, que ce soit en tant que membre active ou présidente, a été de participer activement à ces projets culturels, en lien avec la recherche de partenaires associatifs qui partageaient nos mêmes objectifs, ou encore de venir en aide à des associations ayant besoin de vitrine évènementielle pour faire connaître leurs projets en lien avec le Cambodge. »
Borane, raconte-nous tes souvenirs à la Pagode de Vincennes. As-tu des anecdotes à nous partager ?
« Cela va paraître étrange, mais à chaque fois que nous allions à la pagode de Vincennes, nous étions toujours interpellés par une personne cambodgienne musclée. Toujours présente. Et à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher de montrer ses muscles avec son marcel et de faire des démos d’exercices de musculation. On était littéralement morts de rire. Néanmoins, il a été fort utile lors du tir à la corde !
Quoi qu’il en soit, la Pagode de Vincennes n’a pas changé. C’est un lieu symbolique et fédérateur, d’où l’envie que nous avions de transmettre nos richesses culturelles par la mise en place de jeux populaires du nouvel an cambodgien. Et au-delà des rites traditionnels bouddhiques, c’est un lieu où se regroupent les familles et les amis. C’est un lieu où nos parents parfois retrouvent des amis de longues dates, où on se sent comme au pays avec toutes les caractéristiques de la culture khmère : les odeurs de nourriture, les grillades, les spécialités culinaires que nous n’avons pas l’habitude de faire chez soi, de l’artisanat, des personnes qui viennent en tenue traditionnelle avec fierté : il suffit de voir le monde qui vient chaque dimanche à cette période de nouvel an khmer. C’est saisissant, et on se sent tellement fier de pouvoir y être, de voir cette communion autour d’une fête traditionnelle cambodgienne.
Tu as l’air vraiment très fière de ton expérience avec LJK. Que penses-tu des associations qui font perdurer ce que vous avez commencé à l’époque ?
De notre temps, le fait de travailler avec d’autres associations cambodgiennes nous a permis de proposer lors des différents événements, des temps de spectacle de danse folklorique khmère, mais aussi de boxe khmère par exemple. Tout le monde pouvait trouver son compte. La force de ce type d’évènement, c’est aussi de permettre aux associations partenaires de tenir un stand qui les valorise, qui les rend visible auprès du public. C’était le cas de l’association Ecoles d’Asie, qui, en 2009 était encore toute jeune et avait besoin de collecter des fonds pour construire une école primaire dans la province cambodgienne de Takeo.
LJK, c’est une belle aventure humaine et solidaire. Je suis contente de voir que d'autres prennent le relais, que l’association LJK soit devenue un exemple inspirant. Il faut savoir s’entraider, surtout si nos objectifs sont les mêmes. »
Merci à Borane pour ce beau témoignage. Et merci pour avoir tant donné à la communauté cambodgienne de France, à travers l’organisation et la promotion de tous ces événements.