Vous avez découvert dans notre précédent article le témoignage de Borane, Présidente de l’association Les Jeunes Khmers au tout début des années 2000. Fière de nous raconter ses souvenirs, elle nous présente les Nouvel An Khmers passés à la Pagode de Vincennes comme des événements chaleureux, conviviaux, et pleins de bonheur.
Aujourd’hui, nous donnons la parole à Nathalie, Renna et Somaninn, membres actifs de l’association dans les années 2000. Eux aussi ont de doux souvenirs à nous partager, qui nous font attendre avec hâte le Sabay Festival qui se déroulera le dimanche 24 avril 2022 à la Pagode de Vincennes.
« On m'a dit un jour qu'il y a 3 catégories de personnes à la pagode :
ceux qui y vont pour prier, ceux qui y vont pour y manger, et ceux qui y vont pour s'amuser. Avec LJK, on a cherché à satisfaire au mieux cette dernière catégorie, et les aider à les rapprocher de leurs racines cambodgiennes. »
Nathalie, membre active LJK de 2005 à 2010, puis Secrétaire générale depuis 2010 : « Je me souviens à l'époque de LJK, j'étais toujours dans une certaine excitation à l'approche du printemps car je savais que les festivités arrivaient. J'avais hâte d'être au mois d'avril car il s'agit non seulement d'un mois de célébration mais aussi, du temps de LJK, cela rimait avec organisation des jeux traditionnels du Chaul Chnam. On préparait l'évènement plusieurs semaines à l'avance, on faisait des réunions et pleins d'échanges de mails pour savoir qui devait ramener quoi, et le jour J on se levait tôt pour aller s'installer devant l'entrée du Watt.
Chacun avait son jeu à animer, et les petits comme les grands s'amusaient, c'était un réel plaisir de voir tout le monde aussi joyeux ! Ce qu'évoque le Watt de Vincennes pour moi, c'est plein de souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse. Enfance car mes parents (si ce n'était pas eux, c'était un tonton) m'emmenaient souvent là-bas pour le Chaul Chnam. En ce temps-là ma mère chantait sur scène et je la suivais beaucoup. À Vincennes, on mangeait, on dansait, on priait. J'ai toujours l'odeur du mélange de l'encens, de la fumée des saucisses khmères et des savoureuses brochettes citronnelles en tête.
Une fois plus âgée, j'ai toujours voulu y retourner, même sans les parents. Pour moi, c'est devenu une tradition d'aller là-bas, un passage obligé dans l'année pour revoir des amis que je suis sûre de croiser, partager un moment de convivialité, de gourmandise, de fête et d'amusement. »
Renna, graphiste au sein de Les Jeunes Khmers : "Le Watt de Vincennes, c'est beaucoup de souvenirs, surtout lorsque j'étais jeune. On rencontrait d'autres enfants, on « escaladait » la sculpture de bronze (l'œuvre de l'artiste japonais Torao Yazaki, celle qui représente un groupe de six pèlerins), on jouait au Klah Klok et surtout, on mangeait les plats traditionnels khmers ! Avec LJK, on y avait organisé en 2004 un petit événement qu'on avait appelé : «Un jour de Chaul Chnam au Cambodge ». Je me souviens des jeux traditionnels (course de sac, tir à la corde, etc.) qu'on avait partagés avec les gens et notamment les enfants, c'était vraiment trop sympa ! Nous avions même eu une parution dans le journal Le Parisien. C’était une vraie fierté !"