Le Sak Yant, tatouage sacré khmer

Dans de nombreux pays, le tatouage est un art ancestral et sacré qui revêt de nombreuses significations. Au Cambodge, le Sak Yant est le nom que porte cet art traditionnel du tatouage. Les Sak Yant sont des tatouages sacrés réalisés par des moines aux vertus protectrices. Popularisés par Angelina Jolie, on vous explique ce qu’est le Sak Yant ! 

Crédit photo : REUTERS // L’actrice Angélina Jolie à droite accompagnée de son amie Loung Ung, militante et auteure Cambodgienne du livre D’abord, ils ont tué mon père

Les origines du Sak Yant

Les Khmers se font tatouer sur le corps depuis plus de mille ans. Pendant l’âge du métal (2500-500 avant J.-C.), lorsque la vie était organisée en tribus, le tatouage était utilisé pour aider à identifier les différentes peuplades. 

Le Sak Yant apparaît ensuite pendant la période de l’Empire Khmer (9ème - 12ème siècles). Ces tatouages étaient réservés aux guerriers et avaient pour but de leur donner de la force, du pouvoir, de la richesse voire de l'invincibilité. Ils se tatouaient également pour se protéger du danger et des blessures lors des combats. Aujourd’hui, de nombreux maîtres d’arts martiaux continuent de porter ces tatouages. 

Les tatouages sont réalisés avec un long bâton de bambou avec une aiguille qui injecte l’encre dans la peau. Les techniques ont évolué et aujourd’hui nous pouvons également réaliser ces tatouages avec une tige métallique. 

La signification de ces tatouages

Le Sak Yant est un tatouage sacré et de ce fait, porter un Sak Yant n’est pas anodin. 

Les tatouages ​​représentent souvent des divinités bouddhistes et des animaux sacrés. En particulier, les tigres, les dragons, Garuda (mi-dieu, mi-oiseau), le dieu Hanuman, et d'autres symboles tels que Yant Gao Yord, Yant Ha Taew, ont chacun leurs propres pouvoirs spécifiques.

Se faire tatouer c’est se protéger du mauvais karma. En effet, si une personne tatouée respecte les règles de la vie (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas tromper), elle sera protégée pour le reste de sa vie. Ainsi, c’est le tatoueur (le moine) qui choisit le motif pour nous, selon notre personnalité, nos aspirations et notre aura. Chaque motif correspond à un type de protection précis : santé, richesse, force, chance, charme… 

Plus qu’une séance de tatouage, un rite

Le Sak Yant est un tatouage sacré, se faire tatouer devient alors un véritable rite. En effet, ce sont des moines-tatoueurs qui réalisent ces tatouages, le tout dans des monuments bouddhistes. 

Pendant et après la séance, le moine récite des mantras, des chants et des prières dont le pouvoir va imprégner les motifs du tatouage et se figer dans la peau du tatoué pour la vie à travers l’encre. 

Il existe différents rites de tatouages : dans certains temples, la cérémonie est intimiste - à la simple lumière d’une bougie et dans un nuage de fumée, le moine asperge le tatouage, le visage et les cheveux du tatoué, dans d’autres temples, le futur tatoué doit tout d’abord assister à la cérémonie de tatouage de la personne précédente avant de se faire tatouer et aidé par la personne suivante. 

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