Si le Cambodge excelle dans un art, c’est bien celui de la danse classique. Portée jusqu’à l’excellence, la danse est considérée comme l’emblème de la culture cambodgienne. Aujourd’hui, le Ballet Royal du Cambodge fait rayonner cet art à travers le monde entier.
Laissez-nous vous présenter cet art, classé patrimoine immatériel de l’UNESCO, dans ses grandes lignes.
La danse : un archétype du raffinement et du respect des valeurs traditionnelles
Cet art incarne la finesse et la délicatesse de la culture khmère, à la fois dans la gestuelle et les costumes, mais aussi le respect et la spiritualité des Cambodgiens.
La danse classique est reconnue pour sa gestuelle souple et délicate ainsi que ses postures complexes. Pendant leurs années d’entraînement, les enfants pratiquent des exercices d’assouplissement et d’élongation des doigts avant d’aborder le répertoire lui-même. Ils sont alors capables de traduire toutes les émotions. Un orchestre accompagne la danse et un chœur de femmes commente l’intrigue et souligne les émotions mimées par les danseurs.
Investi d’un rôle sacré et symbolique, le répertoire du Ballet Royal immortalise les légendes fondatrices du peuple khmer et met en scène quatre types de personnages : Neang la femme, Neayrong l’homme, Yeak le géant et Sva le singe. Chacun possède ses propres couleurs, costume, maquillage et masques ou coiffes.
Dans le langage courant, les danseuses sont également appelées apsaras, figures célestes d’une grande beauté. Les danseurs sont considérés comme les messagers des rois auprès des dieux et des ancêtres et incarnent le respect des valeurs traditionnelles de raffinement, respect et spiritualité.
Le Ballet Royal : une institution de prestige
Le Ballet Royal du Cambodge est étroitement lié à la cour royale depuis maintenant plus de mille ans. Traditionnellement, ses représentations accompagnent les cérémonies royales et les évènements importants comme les couronnements, les mariages, les funérailles et les fêtes khmères.
En 1942, le roi Norodom Sihanouk épouse la danseuse étoile, Neak Moneang Phat Kanhol et ont une fille, Bopha Devi, elle-même danseuse étoile. Avec elle, le Ballet Royal parcourt pour la première fois le monde et danse pour un autre public que la royauté lors de cérémonies officielles.
Vénéré par le peuple khmer, cet art a malheureusement failli disparaître. Dans les années 1970, les Khmers Rouges prennent le pouvoir et dès lors toute forme d’art est réprimée. Alors que la danse classique se transmettait essentiellement par voie orale et par la pratique, l’extermination de presque tous les maîtres de danse et les musiciens entraîne une quasi disparition de cet art ancestral. En 1979, immédiatement après la défaite de Pol Pot, les troupes de danse se reforment et reprennent les représentations.
Douze ans plus tard, grâce au travail de la Princesse Bopha Devi, le Ballet Royal renaît de ses cendres. Mais si le Ballet a retrouvé sa splendeur d’antan, il ne reste pas moins confronté à de nombreuses difficultés telles que le manque de fonds, de lieux de représentation, la concurrence des médias modernes et le risque de ne plus être qu’une simple attraction touristique.
Un art classé dans les listes du patrimoine immatériel de l’UNESCO
En 2008, le Ballet Royal du Cambodge est officiellement inscrit dans les listes du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Dès lors, de nombreuses actions et missions sont menées afin de préserver cet art et d’éviter la tragédie des années 1970.
Aujourd’hui, les nombreuses représentations du Ballet Royal permettent de faire rayonner cet art à travers le monde entier et les spectateurs peuvent alors admirer la beauté de leur geste.
De nombreuses associations, telles que Cambodian Living Arts ou encore Selepak Khmer en France, œuvrent pour faire perdurer son apprentissage et sa mémoire.
Si cet article a attisé votre curiosité et que vous souhaitez assister à une représentation de danse classique, nous vous donnons rendez-vous à la Pagode de Vincennes le 30 avril, des danseurs se produiront sur scène !
